« Aérer au moins 10 minutes par jour ». Depuis plusieurs mois, l’épidémie de COVID-19 a remis au goût du jour l’aération des pièces comme moyen de lutter contre la transmission du virus. Ce geste simple, prôné dès le XIXème siècle par les médecins hygiénistes, n’est pourtant pas seulement utile pour prévenir les épidémies. Il est également indispensable pour préserver votre bien-être et votre santé au quotidien.
Qualité de l’air intérieur et aération, un enjeu de santé publique
Cela fait déjà de nombreuses années que la qualité de l’air extérieur est sous surveillance. En cause, le monoxyde de carbone (NO) et le dioxyde d’azote (NO2) rejetés dans l’atmosphère, et responsables d’infections pulmonaires, de crises d’asthme… De nombreuses mesures de prévention ont donc été mises en place pour informer le public lors des pics de pollution. Mais ça n’est que plus récemment, au début des années 2000, que les pouvoirs publics se sont également intéressés à la qualité de l’air intérieur. Pourrait-il également être pollué et nocif pour la santé ?
En 2001 est créé l’OQAI (Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur). Son objectif : qualifier les polluants intérieurs, déterminer leur impact sur la santé et proposer des mesures d’amélioration des lieux de vie. Les résultats de sa première étude, publiée en novembre 2006, sont les premiers à montrer que l’air intérieur peut être plus pollué que l’air extérieur. Depuis cette date d’autres études – comme récemment celle de Santé Publique France, (« Polluants du quotidien », septembre 2019) – ont également prouvé qu’une mauvaise qualité de l’air intérieur avait des conséquences sur la santé et qu’une aération suffisante était un moyen efficace de la préserver. Car c’est bien l’accumulation de certains polluants dans les lieux clos (domicile, bureau, transports en commun…) qui peut impacter votre santé.
Les principales sources de pollution de l’air intérieur
De nombreux facteurs sont à l’origine d’une mauvaise qualité de l’air intérieur :
L’activité humaine
En respirant nous inhalons en moyenne 15 000 litres d’air, et rejetons du CO2. Concentré dans une pièce fermée, et inhalé à nouveau, ce gaz peut provoquer maux de tête, fatigue et somnolence. Plus il y a de personnes dans une même pièce, plus le taux de CO2 est important.
La respiration, l’hygiène (douches, bains) dégagent de l’humidité. En trop grande quantité celle-ci peut favoriser l’apparition de moisissures et de champignons, responsables de gênes respiratoires.
Cuisine, ménage, lavage, bricolage…La plupart des produits que nous utilisons contiennent des produits chimiques dont certains composants se dispersent dans l’air à température ambiante. Invisibles et parfois inodores, il est difficile de les repérer. On les appelle les COV (Composés Organiques Volatils). En fonction de leur concentration et de la nature de l’exposition, ils peuvent avoir des effets néfastes sur la santé (de la simple gêne olfactive aux troubles neurologiques en passant par les nausées, irritations de la peau, troubles respiratoires …).
Les bougies parfumées, les parfums d’intérieur ou encore l’encens libèrent également des COV. Le tabac, les animaux domestiques peuvent également endommager la qualité de l’air intérieur à la maison.
Chauffage et Cheminée
Un chauffage mal réglé ou non entretenu, une cheminée non ramonée peut dégager du monoxyde de carbone, un gaz particulièrement dangereux pour la santé.
Les matériaux de construction ou de décoration, le mobilier
De nombreux matériaux contiennent des colles ou des solvants (panneaux de bois, moquettes…), des vernis, des peintures qui peuvent dégager des COV (formaldéhyde, toluène, styrène…) ou de l’amiante.
L’origine du sous-sol
Dans certaines régions le sous-sol, composé de roches volcaniques ou de granit, peut renfermer une certaine quantité de radon. Ce gaz radioactif naturel, inodore et incolore, est à l’origine de certains cancers du poumon.
Alors comment réduire cette pollution intérieure et améliorer votre santé ? C’est simple : aérez !
Comment aérer efficacement sa maison ?
En passant en moyenne 80% à 95% de votre temps dans un espace clos, vous respirez nécessairement des polluants. Aérer suffisamment et régulièrement est donc le moyen le plus simple, le plus naturel et le plus efficace pour renouveler l’air.
Voici comment faire :
- Avant d’ouvrir vos fenêtres, assurez-vous qu’il n’y a pas de pics de pollution à l’extérieur !
- Ouvrez vos ouvertures en grand et pas seulement en oscillo-battant. L’aération sera plus rapide. Si vos ouvertures sont traversantes, c’est encore mieux car vous créez un courant d’air, plus efficace pour chasser rapidement les polluants.
- Aérer au moins 10 minutes le matin, et 10 minutes le soir. Si vous cuisinez, faites du ménage ou bricolez, pensez à ouvrir vos fenêtres en même temps pour limiter l’inhalation de COV.
- Si vous être nombreux dans une même pièce (réunion, salle de classe ou formation, soirées, repas familiaux…), n’attendez pas que tout le monde soit parti pour renouveler l’air que vous respirez et chasser les microparticules en suspension ainsi que l’humidité.
- Si votre logement est neuf, ou si vous avez effectué des travaux récemment (peintures, sols…), aérez très souvent. Idem si vous achetez (ou louez) un logement qui n’a pas été occupé depuis longtemps car la concentration de polluants peut y être élevée.
- Ouvrez vos fenêtres quelle que soit la saison ! L’hiver, on peut naturellement vouloir conserver la chaleur intérieure. En aérant entre 5 à 10 minutes par jour, vos murs n’ont pas le temps de refroidir, seul l’air est renouvelé. Dès que vous remettrez le chauffage (il faut évidemment couper votre chauffage lorsque vous aérez en hiver), l’air sain sera vite chauffé, sans consommation d’énergie supplémentaire. De plus, sans aération, l’humidité s’accumule dans votre logement. Et un logement humide est plus difficile à chauffer qu’un logement sec. Vous consommerez donc plus d’énergie pour vous chauffer si vous n’aérez jamais !
Aérer en été est tout aussi important car l’augmentation de la température dans un logement favorise l’émission de certains polluants comme le formaldéhyde. En cas de canicule, ouvrez plutôt très tôt le matin et la nuit.
Ouvrir les fenêtres pour aérer permet de remplacer un air vicié, chargé de polluants nocifs et d’humidité, par un air sain. En faisant ce geste simple chaque jour, vous réduisez la pollution intérieure de votre logement et préservez ainsi votre santé. Et si vous possédez une solution domotique, pensez à motoriser vos ouvrants. Vous pourrez ainsi très simplement programmer l’ouverture automatique de vos volets et fenêtres quand vous le souhaitez !
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