Enki au CES 2020

Une interview de Pierre-Yves Hadengue, le créateur d’Enki, réalisée par OUATCH TV sur l’origine d’Enki.

Salut Ouatch, je suis Pierre Yves Hadengue, je suis à l’initiative de la solution Enki Smart Home inventée par Leroy Merlin et j’en suis son porte-parole.

Une seule solution, une seule application pour faire parler entre eux des produits qui a priori n’avaient aucune raison de se parler, de marques et de technologies différentes. C’est un vrai défi technologique que nous avons réussi ! On nous disait au départ que ça ne marcherait jamais, ça serait compliqué, c’est bien ce qui nous a motivés et aujourd’hui dire à quelqu’un : vous pouvez partir de chez vous en appuyant sur un simple bouton, en le commandant à la voix soit par Alexa, soit par Google et en disant “je pars” et d’avoir des produits de marques et de technologie différentes s’actionner, c’est une vraie réussite. Que vous soyez dans votre maison ou à votre bureau.

Pourquoi Leroy Merlin Enki au CES alors que nous sommes une enseigne de bricolage ?

Tout simplement parce qu’on est la marque préférée des Français en termes d’habitat, c’est parce qu’on a une vraie expertise de l’habitat et une vraie expérience des habitants et que, aujourd’hui, parler d’habitat sans parler d’objets connectés c’est une erreur stratégique. Et donc, naturellement nous avons l’objectif de rendre la vie des Français plus facile, plus simple, plus commode, plus confortable, plus économique et Enki répond à ces ambitions-là.

Leroy Merlin, on peut considérer que c’est une Start-up de 100 ans. On nous a dit “qu’est-ce que vous pourriez faire avec les objets connectés?”. On s’est réunit à 3/4 personnes dans une petite maison et on a commencé à réfléchir et à proposer des hypothèses. Ces hypothèses ont commencé à prendre forme, on les a validées en interne et après on est parti dans une phase de déploiement d’une solution, aussi extraordinaire que cela puisse paraître, d’un fabricant de petits clous et de pots de peinture à une solution avec une plate-forme, une application et une box.

On peut scénariser et piloter des objets de marques et de technologies différentes, à partir d’une seule application, à partir d’un assistant vocal, qu’il soit Google ou Alexa pour déclencher vocalement ses scénarios domotiques dans sa maison ou à l’extérieur de chez soi. Une des raisons pour laquelle on nous a encouragés au sein de Leroy Merlin à développer Enki c’est parce que ça faisait bouger les lignes ! Des entreprises en silos il y en a plein. Des entreprises qui travaillent en transversalité, il y en a de moins en moins. Et donc nos dirigeants ont trouvé intéressant de bousculer les lignes habituelles de nos métiers à travers une solution transversale qui adressait l’ensemble des métiers de Leroy Merlin que ce soit le marketing, l’offre-produit, le juridique ou même la communication. Donc, c’est vraiment de nouveaux métiers, de nouvelles façons de faire. Moi, je suis tombé dans le produit quand j’étais petit : j’ai fait du ski, j’ai fait du sport, j’ai fait des téléphones mobiles et après j’ai fait des systèmes de sécurité et j’ai inventé des produits avec une équipe merveilleuse. Donc maintenant, le parcours est logique. C’est ma 15e fois à Las Vegas, c’est la troisième fois que nous exposons Enki, ça devient un repère habituel pour créer des liens avec des gens qu’on pourrait voir à Paris, mais curieusement en 4 jours on voit beaucoup plus de gens et on crée beaucoup plus d’efficacité que si nous étions restés là-bas. La nécessité d’être au CES 2020 est liée au fait qu’il y a beaucoup de choses qui se passent autour d’Enki, notamment les partenariats qui entrent en communication directe avec la box Enki. Le “Works with Enki” qui va permettre à plein de développeurs et plein de marques de rentrer dans l’écosystème par eux-même. C’est une vraie poursuite de notre stratégie d’ouverture et d’universalité. Et donc, le lieu le plus adéquat, à ce jour, reste le CES de Las Vegas.
Les objets connectés c’est avant tout un enjeu de relation avec le client. Si nous continuons à ne vendre que des objets et des marques que nous vendons et que nous adorons, il y a aussi un risque de disparaître dans la relation. Aujourd’hui Enki est une solution qui apporte des bénéfices d’usage aux utilisateurs tout en permettant de distribuer cette solution à travers un écosystème de produits de ces mêmes marques que nous avons l’habitude de vendre depuis des années.
On est aussi associé avec Boulanger, notre cousin qui distribue la solution Enki et qui va enrichir l’écosystème de produits, des produits qu’il a l’habitude de vendre dans ses magasins.
C’est une vraie fierté pour les équipes, pour la marque et pour l’équipe Enki qui est composée de 70 personnes maintenant. Souvenez-vous : 4 personnes il y a 3 ans, 70 personnes aujourd’hui qui sont toutes fières de se lever chaque matin pour faire en sorte que la vie des habitants soit un peu meilleure chaque jour.
Ce qui est difficile de convaincre les actionnaires est de se dire “est-ce ce qu’on prend la bonne hypothèse?”
Les cimetières sont plein d’entreprises qui ont eu la bonne idée mais au mauvais moment. Moi, je suis plutôt en train de penser que les entreprises disparaissent mais les idées perdurent et donc l’idée d’Enki a perduré. On a fait des choix, pris des hypothèses, été remis en question et puis, finalement, on a réussi. Donc, c’est ça qui est important à retenir : il y a beaucoup de chemin à parcourir, ce qui compte c’est le cap ! Il n’y a pas de mauvais vent, il n’y a que de mauvais cap et le bon cap c’est celui d’Enki.